Les blaireaux







Ce printemps 2010 c'est le grand ménage dans la ville des blaireaux.


Nous avons un véritable village de blaireaux à 100 mètres de la maison, sur un terrain idéal pour creuser: une colline de rochers et de sable que l'on appelle "la scierie" ou la colline des « blaireaux ».

On reconnaît de loin les entrées principales à leurs monticules de sable qui a été retiré du terrier. L'hiver on y trouve aussi des fougères écrasées qui ont servi de litière et que le blaireau change de temps en temps. Les livres disent qu'il dort l'hiver mais nous pouvons observer les empreintes sur la neige qui se dirigent souvent vers un ruisseau. Un jour j'ai trouvé un crâne de blaireau bien placé sur le monticule de sable de la sortie. Un grand ménage? Un rite funéraire? Une déco?

On voit aussi des entrées secondaires , en pente, sans rejet de sable. Des trous d'aération aussi, qui plongent à la verticale.

L'été il m'est arrivé plusieurs fois de déranger des blaireaux qui faisaient la sieste au creux des buissons. Le sol était bien piétiné . Ils étaient nombreux et devaient fréquenter souvent l'endroit situé près des terriers.

Les blaireaux ont une vie nocturne et pour les observer il faut choisir un soir de pleine lune. Une heure avant le coucher du soleil on se poste contre le vent et on attend. En silence! Quelqu'un un jour s'est posté et a pu voir de jeunes renards attraper des sauterelles. C'est souvent en effet que le renard profite du travail de terrassement du blaireau pour s'installer. Personnellement je n'ai pas la patience d'attendre. Mais j'ai rencontré 2 blaireaux. Le premier c'était un soir où la nuit tombée je rentrais les vaches. J'ai cru voir mon chien arriver vers moi mais c'était un blaireau qui courait de façon malhabile en ronchonnant et qui ne m'avait pas repéré. Le second , il faisait encore jour. Je l'ai vu marcher tranquillement sur un chemin quelques mètres au-dessous de moi. Quand il m'a repéré il m'a observé quelques secondes puis il a continué son chemin au petit trot.

Voisins tranquilles? Oui pendant des années ils ont traversé le jardin. Toujours au même endroit, ils ont leurs sentiers ancestraux. Et sans toucher un légume. Mais un beau jour ou plutôt une belle nuit ce fut le carnage dans le carré de carottes. Et malgré le fil électrifié, les chiffons imbibés de pétrole et autres répulsifs , ce fut toutes les nuits, tous les ans le pillage en règle. J'ai fini par clôturer spécialement le carré de carottes et par débroussailler un terrain voisin où les blaireaux avaient commencé l'installation d'un nouveau village.




accueil

nature-sommaire

suivante